Regain soudain d'appétit [PV Valencia]

Elle avait eu envie de terminer un devoir ce soir avant le dîner, une rédaction pour le cours d'astronomie pour être plus précise. Enfin, ce genre de devoir long et ennuyant qui prend des heures pour au final pas grand chose, tant au niveau du contenu qu'au niveau de la note obtenue. Quand elles sont descendues pour manger, elle avait dit à ses amies qu'elle finissait son paragraphe et les rejoindrait ensuite, dans pas plus de cinq minutes. Mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, elle avait fini pas être tellement concentrée dans son travail qu'une fois le paragraphe fini, qui s'était au final transformé en une page entière, le repas était déjà terminé depuis longtemps. Elle s'était dit que ce n'était pas pour une fois, sauter un repas n'a jamais tué personne après tout.

Quoique... Plus le temps avançait, plus son ventre de mettait à gargouiller et plus elle commençait sérieusement à en douter... Au fur et à mesure que la salle commune se vidait, elle commençait à se rendre l'évidence: elle n'arrivera jamais à dormir le ventre vide, il fallait donc qu'elle mange et le seul endroit qu'elle voyait était les cuisines... En oubliant le fait qu'elles étaient interdites, que le couvre feu était largement dépassé, que Rusard, Miss Teigne et sûrement d'autres patrouillaient dans tout le château, qu'elle ne savait pas exactement où elles étaient sinon près de la salle commune des poufsouffles et que les cachots étaient de vrais labyrinthes, c'était totalement réalisable.

Non, sérieusement. Je suis une élève modèle -ou presque-, je ne vais pas aller me balader en pleine nuit dans les couloirs! Le fil de sa pensée fut interrompue par un énième gargouillement, elle lança un regard meurtrier à son ventre, hésita un court instant et se décida finalement à tenter le coup. Elle enleva ses chaussures histoire de faire le moins de bruit possible, tâta sa baguette dans sa poche, souffla un bon coup pour se détendre et sortit de la salle commune en mode "mission impossible". [Bien qu'elle n'ait jamais vu ce film, précisons-le.]

Par chance, elle n'eut pas de problème. Elle utilisa plusieurs passage secrets peu fréquentés qu'elle connaissait pour éviter au maximum de croiser un prof ou n'importe quelle autre créature bizarre... Elle a entendu un bruit caractéristique de Peeves à un certain moment mais, par chance, a réussi à l'éviter en faisant un petit détour... Elle arriva devant un tableau représentant une coupe de fruits qui, à en croire ce qu'elle avait entendu, était l'entrée du lieu tant désiré... Sauf qu'elle avait oublié comment on passait de l'autre côté. Soudain, elle entendit des bruits de pas, trop volatiles si l'on puis dire pour être ceux d'un prof ou d'un préfet, ils se rapprochaient mais étant dans un cul de sac, impossible de se cacher, elle se contenta de regarder le tableau avec espoir...

Valencia était montée plus tôt dans son dortoir car elle ne se sentait pas très bien. Elle avait la tête qui tournait et avait mal au ventre. Le professeur McGonagall, qui lui donnait cours à la dernière heure ce jour-là, avait accepté de la dispenser de la fin du cours, pensant peut-être qu’il se fût agi de "problèmes de fille". Elle avait conseillé à Valencia de passer par l’infirmerie.

Elle n’avait pas suivi ce conseil. Elle était allée directement se coucher sur son lit en attendant que ça passe, car elle savait très bien que ce mal de ventre provenait simplement du fait qu’elle avait mangé trop vite. Elle avait tout englouti d’un coup à midi afin d’aller finir son devoir pour le cours de potions : le professeur Rogue, en effet, risquait bien de le vérifier.

Cela faisait maintenant une heure que Valencia était couchée là, à penser, et lentement, la douleur passa et elle s’endormit. Elle se réveilla en sursaut. Elle regarda l’heure : 22h.

- Non ! Pourquoi tu t’es endormie, toi, hein ?

Elle se frappa le front avec la paume de la main. Elle venait de rater le souper. Elle s’était réveillée… car elle avait faim. Très faim.

Lentement, elle se leva. Tout le monde dans le dortoir était endormi. Une chance, car ces filles-là, habituellement, s’endormaient aux petites heures et empêchaient Valencia de dormir normalement. Elle en était vraiment réjouie et se dit qu’elles avait peut-être compris qu’à force de se coucher à une heure du matin et de se lever à six heures, elle perdaient peu à peu leur lucidité.

Elle se glissa hors du dortoir et la porte grinça. Elle sursauta, mais personne d’autre apparemment semblait avoir entendu le bruit. Elle descendit dans la salle commune, et, nouveau coup de chance, n’y découvrit qu’un élève assis devant un bureau, endormi sur son livre. Elle sortit et suivit son chemin habituel afin d’aller aux cuisines. Car oui, Valencia avait l’habitude de descendre la nuit. Elle avait souvent faim mais, il faut l’avouer, jamais autant qu’aujourd’hui. Elle passa par les couloirs où elle ne risquait pas de se faire prendre et tourna dans le passage qui menait au tableau de la coupe de fruits, qu’elle avait vu tant de fois.

Sans se méfier, se disant qu’à ce point, plus personne ne risquait de la voir, elle avança d’un pas décidé mais toujours avec ce bruit de glissement dû à ses chaussettes sur le sol. Mais elle vit soudain une ombre et hésita. Qui pouvait être cette personne ? A y réfléchir, elle n’était même pas sûre que c’était une personne. L’ombre était celle d’un jeune élève, sans doute. Elle était trop petite pour être celle d’un professeur et trop grande pour appartenir à un elfe. Elle se décida enfin à recommencer à marcher, mais ses pas traduisaient désormais une crainte de l’inconnu.

Elle étira lentement le bras qui tenait sa bougie, afin de voir la chose sans s’en approcher trop vite, de peur qu’elle soit dangereuse. Une fille. Une fille blonde. Elle avait à peu près sa taille et certainement son âge. Avant que la fille n’ait eu le temps de crier en la voyant (car elle l’avait déjà entendu émettre quelques couinements apeurés) , elle s’annonça.

- Chhhhhhht !

Elle sortit de sa cachette et murmura une nouvelle fois :

- Chhhhhht ! Je suis une élève ! Ne crie pas, pitié, ou on va se faire repérer…

Les pas se rapprochaient de plus en plus mais ils sonnaient comme des frottement, une autre personne en chaussettes? Cette perspective la réjouit immédiatement étant donné qu'il fallait sûrement ne pas être sensé se trouver à cet endroit à cette heure de la nuit pour chercher à être discret... Ou alors c'était Rusard qui devenait de plus en plus vicieux, mais là ça devenait carrément pas du jeu si il commençait à vouloir devenir discret...

Même si cette perspective l'inquiéta un bref instant, la créature qui s'approchait de plus en plus dévoila son ombre sur un mur. La taille était difficile à évaluer étant donné le jeu de lumières un peu distordu des bougies mais elle pouvait assurer que c'était un sorcier, elle dirait même une sorcière à en juger sa façon de bouger, et vu les proportions, certainement une élève, plutôt jeune même... Première ou deuxième, voir troisième année maximum.

-Chhhhhhht !

Eden resta pétrifiée, elle se sentait tout d'un coup repérée et regarda à nouveau le tableau avec espoir "Zut, zut, zut! C'est quoi déjà cette foutue astuce pour le traverser? Pas un mot de passe, je m'en souviendrais... Il faut faire quelque chose... toucher un des fruits ou quelque chose comme ça...Arg et l'autre qui arrive!" Elle fouilla dans sa mémoire... mais rien. Elle examina encore le tableau représentant une coupe de fruits, il avait des prunes, des pomme, des raisins, une poire, des abricots et des pêches, elle se mit à réfléchir à toute vitesse.

-Chhhhhhht !répéta-t-elle, Je suis une élève ! Ne crie pas, pitié, ou on va se faire repérer…

Elle hésita entre réconfort et inquiétude, après tout, ladite élève pourrait très bien la dénoncer... La jeune fille, sortit alors de sa cachette, se dévoilant. Elle n'était pas très grande -conformément à ce qu'Eden avait imaginé- elle avait des cheveux blonds et les yeux bleus assortis, sans compter un air plutôt sympathique qui la rassura quelque peu...

Elle ne savait pas trop quoi dire et n'osait même pas bouger, ayant toujours la crainte que l'élève la dénonce, surtout étant donné qu'elle était une serdaigle, certains membres de cette maison ayant une réputation de lèche-bottes...

-Euhh... T'inquiète pas, je vais éviter de crier mais... Elle jeta un œil au tableau. Tu ne saurais pas comment on va dans les cuisines par hasard? Je sais pas toi mais j'ai pas trop envie de m'éterniser ici...

Elle ajouta un sourire qu'elle essaya de rendre sympathique et engageant, bien qu'elle n'était toujours pas rassurée du tout...

-Je crois me souvenir qu'il faut toucher un des fruits, ou quelque chose comme ça...

Valencia,continua à avancer d'un pas hésitant et éclaira la fille à l'aide de la flamme de sa bougie. A y réfléchir, elle ne pensait pas l'avoir déjà vue. D'un autre côté, elle ne connaissait pas grand monde dans l'école, même de vue car elle évitait de trop se déplacer seule dans les couloirs bondés et préférait les passages peu fréquentés, essayant d'éviter au maximum les moqueries. Elle ne pensait pas non plus l'avoir déjà vue dans la salle commune de Serdaigle, ce qui était une information un peu plus fiable vu que les Serdaigle ne la méprisaient pas autant que les élèves d'autres maisons, d'où le fait qu'elle ne perdait pas son temps à les éviter. Elle se dit donc que cette fille était dans une autre maison.

En effet, son hypothèse se confirma lorsqu'elle leva un peu le bras et qu'elle aperçut, à la lueur de la flamme, l'écusson rouge et or de Gryffondor épinglé à sa robe. Elle remonta encore un peu son bras jusuqu'à voir son visage. Elle était blonde aux yeux bleus, comme elle, et était un poil plus petite. Mais Valencia aurait juré qu'elle était également en deuxième : elle semblait un peu désorientée, car elle s'était perdue, tout en semblant bien connaître son école -elle ne s'était pas faite repérer en arrivant jusqu'au tableau. De plus, elle avait l'air plutôt gentil et Valencia pensa un instant qu'elle n'était certainement pas du genre à la fuir. Cependant, elle décida de rester sur ses gardes. Il semblait qu'elle allait parler.

- Euhh... T'inquiète pas, je vais éviter de crier mais... Tu ne saurais pas comment on va dans les cuisines par hasard? Je sais pas toi mais j'ai pas trop envie de m'éterniser ici... Je crois me souvenir qu'il faut toucher un des fruits, ou quelque chose comme ça... Elle regardait de tableau d'un air songeur et hésitant.

La fille n'avait décidément pas l'air d'une peste. Valencia s'arrêta net et se posa sur une jambe, les bras croisés, un air de malice dans le regard (elle s'étonnait elle-même de cette soudaine assurance).

- Ah, je vois que tu n'es pas une habituée... dit-elle en souriant à pleines dents. Ne t'inquiète pas, je viens ici assez souvent.

Elle s'avança à grands pas et arriva devant le tableau. Sans une hésitation, elle tendit la main vers celui-ci tout en se retournant et dit :

- C'est tout bête. Il faut chatouiller cette poire, là.

Elle se retourna à nouveau, montra le fruit du doigt un bref instant puis fit glisser celui-ci sur la peinture avec un mouvement de va-et-vient. On entendit un petit gloussement accompagné d'un rire puis la poire prit du relief et enfin, lâcha un petit "clic" qui confirmait qu'elle était bien devenue une poignée. Valencia regarda la fille et lui sourit à nouveau. Elle tourna la poignée, ouvrit la porte et se précipita à l'intérieur avec l'air des habitués qui, à force d'y aller, ne voient plus rien d'exceptionnel dans des lieux qui pourtant le sont. Elle s'arrêta presque immédiatement et sans se soucier des elfes de maison (dont certains venaient visiblement d'être réveillés) qui les regardaient toutes deux d'un air à la fois craintif et serviable, ajouta :

- Ah, au fait... C'est quoi ton nom?