Une pause pendant une guerre... [PV TERMINE]

Alexiann entra dans les Trois Blais et resta un moment sur le seuil a regarder a l'interieur et a respier l'odeur. Sa sentait bon, il faisait chaud, tout était calme. L'ambiance y était chaleureuse. Elle l'avait toujours été.
La jeune Auror finit par entrer et sans faire attention aux regards qui la devisageaient autant pour son physique que pour l'uniforme des Aurors qu'elle portait, elle avança jusqu'a comptoir. Mme Rosmerta après un moment recconnu en elle, la petite fille qui un jour l'avait aidé a la suite d'une bagarre, a tout ranger et tout ramasser. Elle sourit et l'accueilli chaleureusement. Alexiann lui rendit son salut.

R: Qu'est ce qui te ferais plaisir Alexiann?
-Quelque chose de chaud mais de remontant s'il te plaît Rosmerta...
R: Je te fais un chocolat avec quelque goute de wisky pur feur sa te va? Tu n'a pas l'air très bien...
-Sa me va merci... dit faiblement l'Auror.

Alexiann alla s'assoir a une table, et fixa le mur revivant la dernière dispute qui l'avait opposé à James. Il était bizzare en ce moment. Plus distant, plus froid. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Lui d'habitude si enjoué si rieur se refermé sur lui depuis la mort de Steeven. Steeven. Le coeur d'Alexiann se serra et une boule se créa dans sa gorge. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui qui y reste? Pouruqoi pas elle?
Elle remarqua a peine Rosmerta lui apporter sa tasse. Elle lui sourit faiblement. Rosmerta remarquant son besoin de reflechir la laissa seule. Mais est ce la bonne façon? Alexiann se força a se calmer. Ce n'était pas sa faute ni celle de James si Steeven était mort. Elle se calma peu à peu.
Une voix la tira de ses pensées.

Super. Voilà que sa mémoire lui jouait encore des tours. Phyllis avait été chargé de remettre un colis top secret par le Directeur du Bureau des Aurors en personne. Il devait l'apporter tout de suite à un de leurs collègues. L'on pouvait se demander s'il était vraiment raisonnable de lui confier cette tâche ; en tout cas, il avait déjà oublié le nom du destinataire. Cela faisait près d'une heure que le jeune homme arpentait les rues de Pré-au-Lard, plus à la recherche du nom que de la personne elle-même.

*J'aurai dû noter son nom… J'm'en souviens plus ! De toute façon ça m’avance à rien, je sais même pas où il habite… Je l’ai su j’crois. Ca commence bien, j'vais faire bonne impression au bureau des Aurors d'Angleterre ! Ils me connaissent pas trop vu que je suis revenu de France depuis peu. Ils vont pas être déçus tiens !*

En ce moment, Phyllis n’avait pas trop envie de bosser. Le comble pour un ancien Serdaigle ! Mais cela pouvait se comprendre. Il s’était donné à fond ces dernières années pour devenir Auror. Maintenant, il voulait décompresser un peu. Surtout qu’on ne lui confiait pas des missions bien passionnantes…
L’Auror n’avait guère le temps de s’amuser depuis qu’il avait fini ses études.
Même ses habituelles trempettes sous sa forme animale se faisaient de plus en plus rares. Il ne voyait plus ses amis et passait beaucoup moins de temps dans sa salle de bain (pour ne pas arriver en retard au Bureau des Aurors le matin). Phyllis aurait bien eut envie de se faire une nouvelle coiffure, un peu plus originale que celle-là. Cela faisait des semaines qu’il se lissait les cheveux et il en avait un peu marre.
Même maquillage, même garde-robe, mêmes bijoux. Rien ne changeait et Phyllis détestait ne pas se renouveler de temps à autre.
Enfin, le jeune homme se sentait un peu seul. Il aurait bien aimé avoir un copain, au moins pour quelques jours.
Mais pour l’instant, il devait se concentrer sur sa "super" mission.
S’il retournait voir le patron pour lui redemander « C’était quoi le nom du destinataire déjà ? Et où est-ce qu’il habite au fait ? », nul doute que celui-ci ne le tiendrait pas en très haute estime.
L’Auror décida de se reposer un peu, même s’il n’avait encore rien fait. Il s’arrêta et jeta un œil autour de lui. Son regard se posa sur un bar qu’il connaissait bien.

*Aaah les Trois Balais, y’a qu’ça d’vrai !*

Phyllis se dirigea vers le bar et entra. L’atmosphère y était relativement paisible, un peu trop à son goût d’ailleurs. Mme Rosmerta était occupée à servir des clients un peu plus loin. Il tourna la tête et :

*Oh miracle ! Une Auror ! Je vais pouvoir lui demander si elle connaît pas le type ! Ca sera moins grave que si je demandais au directeur lui-même.*

Le jeune homme ne la connaissait pas, mais il l’avait déjà aperçue au bureau. Il devait être le seul à ne pas avoir remarqué combien la jeune femme était jolie. En dehors de lui-même de toute façon, et de certains gars, rien ne l’interpellait.
Il se rendit jusqu’à sa table en sautillant (inutile de préciser qu’il passait pour un débile). Arrivé à sa hauteur, il se pencha en avant et lui fit un sourire grand jusqu’aux oreilles, découvrant ses dents incroyablement blanches, dignes d’une publicité de dentifrice. Phyllis prit un ton enfantin et s’exclama à une vitesse ahurissante :

-Coucou ! T’es une Auror toi aussi non ? Je t’ai déjà vu au bureau ! Mais on s’est jamais parlé alors… Au fait, moi c’est Phyllis, fin appelle-moi Phyl je préfère ! Et toi ?

Il préférait attendre de la connaître un peu mieux avant de lui demander son aide. Sans savoir pourquoi, il n’avait pas vouvoyé la jeune femme. Habituellement, Phyllis était quelqu’un de très respectueux, mais là, c’était sorti spontanément. Peut-être parce qu’elle était Auror comme lui ?

Phyllis fut un peu interloqué de voir la jeune femme rire ainsi. Il se demandait comment il devait le prendre. Finalement elle s'excusa et répondit à toutes ses interrogations.
Après avoir prit place, il adressa un signe à Madame Rosmerta pour la faire venir.
Elle s'approcha et il lui demanda un jus de citrouille. Il n'aimait pas la Bièraubeurre, boisson que la plupart des gens commandaient en général.
La tenancière du bar repartit, après avoir prit note de la commande.
Phyllis reporta à nouveau son attention sur Alexiann. Elle avait deviné qu'effectivement, il avait bien quelque chose à lui demander.
Il lui fit son habituel sourire de gamin qui vient de recevoir un cadeau et se mit à tapoter la table de ses longs ongles, ce qui produisait un bruit particulièrement agaçant.
Mais le jeune homme ne s'en rendait pas compte. Il jeta un rapide coup d'œil aux alentours, comme pour s'assurer que le directeur du bureau des Aurors ne s'y trouvait pas. Puis il annonça :

-Ben en fait, voilà :
C'est pas pour critiquer le boss mais on me refile toujours des missions sans intérêt… Là on m'a chargé de remettre un colis. Ch'fais un peu office de facteur si tu veux. Ça m'énerve, je vaux mieux que ça. Je suis capable de remplir des missions plus dangereuses !

Il s'interrompit un instant, venant de réaliser qu'Alexiann ne venait peut-être pas d'un milieu Moldu. Elle ne savait donc pas ce qu'était un facteur. Il se lança dans une définition avant de reprendre :

-Un facteur, si tu sais pas ce que c'est, ben c'est un type qui apporte le courrier chez les Moldus. Comme les hiboux en quelque sorte. Moi je suis issu d'un milieu de Moldus. Mes parents sont Moldus, mes grands-parents sont Moldus, mes arrières grands-parents sont Moldus, mes arrièr… Euh bon enfin bref, ça fait des générations qu'il y a des Moldus dans ma famille.

En plus d'être bavard, Phyllis parlait souvent pour ne rien dire. Ou alors pour débiter des paroles complètement dénuées d'intérêt. Il revint enfin dans le vif du sujet, au moment où Madame Rosmerta lui apportait son verre de jus de citrouille :

-Donc le dirlo m'a demandé de remettre un colis top secret chais-pas-quoi à un Auror qui habite par là. Mais le truc c'est que j'ai oublié son nom…
Et son adresse évidemment. Tu connais aucun collègue qui habite ici par hasard ?

*Bon j'me casse tout seul là, parce que d'un côté je dis que le dirlo pourrait me donner des missions plus importantes, mais d'un autre je suis pas foutu d'accomplir cet objectif à priori fastoche…*

L'Auror n'était même pas sûr que le destinataire habite à Pré-au-Lard, mais puisqu'il s'y était rendu, c'était forcément pour une raison. Il se repeigna rapidement les cheveux de ses mains. Puis il attrapa son verre et se mit à siroter son jus de citrouille, avant de se rappeler qu'il n'avait pas emporté d'argent avec lui. Une impression de mal-être lui parcouru le corps et il s'efforça de chasser cette pensée de son esprit. Après tout, ce n'était pas encore l'heure de payer. Il verrait bien après.
Au pire, on lui demanderait de faire la vaisselle.
En revanche, le directeur le prendrait plutôt mal s'il apprenait qu'au lieu d'acheminer le colis super important, il faisait la plonge aux Trois Balais…

Il fallait avouer qu'Alexiann lui posait une sacrée colle. Phyllis n'était même pas fichu de se rappeler si l'Auror en question était un homme ou une femme.

*Mon Dieu j'ai laissé mon cerveau chez moi ou quoi ?!*

Malheureusement, il n'y avait pas que son cerveau qu'il avait oublié. Le jeune homme avait bien évidemment oublié d'emporter le colis top secret ultra important avec lui. Il le réalisa au moment où il avalait une gorgée de jus de citrouille et manqua de s'étrangler avec. Après avoir toussé comme un asthmatique, il se racla la gorge et s'exclama :

-Excuse-moi j'me suis étouffé. Je sais plus si c'est un homme ou une femme mais ce que je sais, c'est que j'ai pas le colis sur moi ! J'ai dû le laisser au bureau ! Raaah "zuteu", je vais me faire démonter !

A peine eut-il prononcé ces quelques mots qu'un Auror fit irruption dans la salle. C'était un homme froid et cynique que Phyllis n'appréciait pas beaucoup. Il passait son temps à le critiquer sur le moindre de ses faits et gestes. L'Auror en question, un certain Tadeus s'avança vers leur table.
Phyllis savait très bien à quoi il devait s'attendre.
Effectivement, après les avoir salué, Tadeus enguirlanda Phyllis et lui dit qu'il allait se charger lui-même du colis. Après l'avoir traité de tous les noms en terminant par "moucheron inefficace", il tourna les talons et quitta les Trois Balais.
Honteux de s'être fait humilié en public et devant l'une de ses collègues, il baissa la tête et afficha une moue dégoûtée. Puis il regarda Alexiann et lui dit :

-Ouais bon… Comme ça au moins c'est réglé. Du coup j'ai plus rien à faire de ma journée ! On peut continuer à parler si tu veux.

Phyllis était toujours très heureux lorsqu'il avait l'occasion de parler de lui. La peur de se faire taper sur les doigts par le dirlo s'estompa un peu. Après tout, il verrait bien ça plus tard.
Malheureusement, une autre gêne vint le tenailler.
Avec quoi allait-il payer ? Il avait bientôt fini son verre. Si Alexiann avait terminé aussi et qu'elle n'était pas d'humeur à discuter, ils seraient bien obligés de se lever et de partir. Et là, Mme Rosmerta l'attendrait au tournant. Timidement, Phyllis se risqua :

-Euh au fait… Euuuh, tu as de l'argent sur toi ?

La question pouvait paraître idiote puisque forcément, elle devait en avoir, au moins pour payer sa part. Il avait mal formulé sa demande, mais il ne voulait pas lui demander de but en blanc de lui prêter de la monnaie. Ce n'était vraiment pas son genre d'emprunter de l'argent aux autres, mais il se trouvait dans une situation légèrement délicate. À moins que la tenancière des Trois Balais n'accepte de le faire payer la prochaine fois (s'il n'oubliait pas). Et au pire, le jeune homme pouvait toujours faire la vaisselle. Après tout, "grâce" à l'intervention de l'autre pas aimable, il avait une journée de libre devant lui…

Alexiann resta un moment abasourdie par temps de questions en si peu de temps. Même sa petite soeur ne faisait pas mieux, Affolant, Sonnée, souffée, elle regarda Phyll mais ne laissa rien paraitre sur son beau visage.

-Je vais voir quelqu'un pour une mission importante... répondit elle très calme

Elle lui fit un petit sourire

-Mais je vais répondre a tes questions. Je ne vais pas voir le dirlo, je vas avec un ami, un collègue de bureau, et...je n'ai pas d 'amoureux!! Voilà!!

SUr ce dernier point Alex mentait. Elle était effectivement amoureuse mais elle ne voyait pas pourquoi Phyllis devrait être au courant de sa vie privée.

-Je te laisse a présent!! Au plaisir de te revoir!!

Et après un dernier salut elle sorti ses longs cheveux flottant dans son dos.