Le banquet de début d'année [OUVERT A TOUS]

Myrielle écouta le discours avec en apparence un désintéressement profond. Pour cette nouvelle année, la jolie rousse portait les cheveux détachés sur ses épaules. Ils semblaient encore plus rouges que l’année précédente parce qu’elle venait de se les faire teindre. Sa chemise était parfaitement repassée et elle l’avait fermé jusqu’en haut, sa cravate était aussi parfaitement mise et sa jupe était celle, réglementaire, de l’école. Sagesse apparente qui ne durerait pas bien longtemps, chacun connaissant la sulfureuse adolescente s’en doutait. Elle faisait un effort parce que c’était le premier jour mais le reste du temps, elle aimait être libre de ses mouvements et surtout elle ne supportait pas le port du soutien gorge, elle préférait des corsets serrés ce qui malheureusement n’était pas évident à porter avec une chemise (ou alors la chemise doit être en dessous). Se sentant un peu seule, elle soupira et se dit qu’elle tenterait sa chance pour Durmstrang mais que pour le moment elle s’ennuyait mortellement. Jenna et Perle étaient à Gryffondor, Justin à Poufsouffle… En résumé, elle était seule à la table des Serpentards et l’ennuie rivalisait avec son besoin de sommeil. Prise de cauchemar, elle n’avait pas réussie à dormir cette nuit là. Peut-être l’excitation de retourner à Poudlard, peut-être l’effet de deux mois passés chez elle… Elle ne savait pas mais ce n’était guère rassurant. Cherchant quelqu’un avec qui discuter (puisqu’elle se sentait juste pas capable de rester éveiller dans l’état actuel des choses), elle visa Ethan Templeton pas trop loin. Elle avait fait parti des gens qui l’avaient sauvé des créatures voleuses de rêves l’année passée. D’ailleurs, elle aurait été curieuse de savoir à quoi Ethan rêvait mais comme ils ne se parlaient quasiment jamais, elle ne lui avait pas posé la question. Après la bataille (un peu rude et un peu déséquilibrée vu le peu qu’ils étaient), Myrielle avait été blessée et elle n’était pas retournée en cours tout de suite. Elle s’était épuisée physiquement malgré son entraînement… ou peut-être à cause de son entraînement justement. C’est bien beau de faire des exercices tout l’été mais c’est compliqué de manier une épée de dix kilos dans une école alors partir au combat sans échauffement avait été stupide. Efficace, mais stupide. Daël le lui avait d’ailleurs fait remarquer sur ce ton moqueur qu’elle détestait et elle avait fui Justin sur le moment pour éviter d’avoir droit à une réflexion quelconque.

« Eh Ethan ! L’été a été cool pour toi ? » Dit-elle avant de boire un peu de jus de citrouille. Dans la mesure où ils ne s’étaient jamais parlés et que la seule fois où ils s’étaient vu en dehors de la salle de classe était sous le chapiteau du cirque, elle n’avait pas trouvé de meilleure façon d’aborder la chose.

Tout en attendant une réponse, son regard bleu clair passa sur les autres personnes de sa table. Davel discutait avec sa voisine, Eugénie faisait un discours sur on ne sait encore quel sujet stupide… Rien de nouveau sous le soleil des Serpentards. C’est ça qui était bien à Poudlard, même les plus grosses surprises (comme un tournoi super important) ne pouvait la faire sourciller. C’est ça, quand on a un secret plus gros que soit…

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Nouvelle année à Poudlard pour Jenna, et à présent elle entrait en quatrième année. Pas encore les choses sérieuses si on pouvait dire ça comme ça, mais elle n'en était pas loin. Après tout, l'année suivante serait celle des BUSEs, et autant dire qu'elle appréhendait énormément. Mais bon, elle s'était dit que puisque sa cinquième année risquait fortement d'être désastreuse -pas tant au niveau des résultats mais plutôt à cause de ce qu'elle devrait endurer pour y arriver, c'est-à-dire stress, maladresses en tous genres et boulot jusqu'aux aurores- elle se devait de profiter de celle-ci. Donc, la jeune Gryffondor avait décidé, oui oui décidé que cette année elle limiterait au maximum les dégâts. D'accord, ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait ce genre de promesse, tous les ans, elle se jurait de ne provoquer aucun accident, et tous les ans, dès la première journée, elle rompait sa promesse. Rien que le tout premier jour à Poudlard, elle avait manqué de sombrer dans les profondeurs abyssales du lac de l'école lors du trajet en barques. Mais aussi, quelle idée, personne ne s'était dit que ces fichues barques étaient loin d'être solides ? Et pire, elles tanguaient à mort. Grimaçant à ce souvenir désagréable, Jenna s'installa convenablement à la table des Lions, aux côtés de plusieurs de ses camarades de dortoir.

Tandis que les élèves bavassaient joyeusement, vînt finalement le moment du fameux discours de la directrice de Poudlard. En un instant, le silence se fit, et des regards plus ou moins attentifs se tournèrent vers la table des professeurs.
Même en annonçant que Voldemort avait monté une armée d'ornithorynques et était en route pour Poudlard au moment même le professeur McGonagall n'aurait pas provoqué davantage d'animation. Brusquement, le brouhaha fit son grand retour, et tous les Gryffondor se mirent à commenter avec plus ou moins d'appréhension les paroles de la directrice. Quant à Jenna, elle n'en menait pas large. Les mots "Durmstrang", "Tournoi des 3 sorciers" et "Bal des fantômes" tournoyaient activement dans son esprit. Elle ne comprenait pas comment le Ministère et Poudlard pouvaient avoir pris une telle décision, après ce qui était arrivé la dernière fois. Bien sûr, elle n'était pas encore élève à l'époque, mais tout le monde savait parfaitement ce qui s'était passé à présent, et quoi qu'en dise McGonagall les risques restaient énormes ! Sans compter cette histoire de bal ... La Rouge et Or se pinça, décidée à savoir si elle rêvait ou pas. Et non, elle ne rêvait absolument pas. Des fantômes partout dans Poudlard pendant des mois. Rien qu'avec le peu de fantômes qu'il y avait en tant normal elle craignait à tout moment de les traverser au détour d'un couloir avec toute la sensation désagréable qui s'ensuivait, mais s'il y en avait des dizaines et des dizaines ... ! Malheur.

Encore un peu abasourdie, Jenna jeta un coup d'œil aux autres tables, histoire de voir comment réagissaient les autres maisons, parce qu'avec Gryffondor c'était juste insoutenable. Comme si ses camarades avaient tous hâte de se faire dévorer par un cobra géant ou mordre par un dragon. Conclusion, tous les Lions avaient des tendances suicidaires, mis à part une visiblement. Secouant la tête, elle croisa le regard de Justin mais détourna bien vite les yeux. Elle se souvenait parfaitement de la dernière fois qu'elle avait croisé ces yeux noisette quelques mois plus tôt. Elle n'avait pas reparlé au Poufsouffle depuis qu'il l'avait "secourue" ou plutôt empêchée d'aller en cours, elle était partagée entre les deux et ne parvenait toujours pas à trancher. Maintenant qu'elle allait bien, elle avait le sentiment de s'être montrée profondément injuste envers le garçon, et elle lui en voulait d'avoir provoqué un cas de conscience pareil. En somme, elle s'en voulait surtout, pas à lui mais à son propre caractère de cochon. Mais comme elle était bien obligée de s'assumer puisqu'elle ne pouvait pas se séparer d'elle-même, il ne restait plus que Justin. Il ne comprenait pas qu'elle veuille garder sa propre liberté de décision, et ça l'agaçait profondément. Décidément, cette nouvelle année s'annonçait bien moins tranquille que prévu ...

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Malory se tenait bien sagement à la table des serpents, droite comme un I. Elle n'avait suivie que d'une oreille la cérémonie de répartition. C'était la cinquième année qu'elle y assistait sans en faire partie, et exceptées les années où sa sœur Victoria et son petit frère Adam étaient répartis, cela l'avait toujours pleinement ennuyé. En plus, sa famille l'avait déçu en ne la rejoignant pas auprès des serpentards. De temps en temps, à l'énumération de sa maison par le choixpeau magique, Malory relevait distraitement la tête pour voir si les nouveaux étaient intéressant. A chaque fille, elle priait pour ne pas l'avoir dans son dortoir. Les premières années étaient souvent très pénibles, et posaient trop de questions. Malory n'aimait pas qu'un inconnu s'immisce dans sa vie. De plus, ils lui paraissaient de plus en plus petits et inexpressifs, sans aucun intérêt. Malory eut un soupir d'impatience lorsque la cérémonie prit fin. Ce n'était pas trop tôt. La serpentard était affamée, le repas maintenant !! Ce n'était pas dans ses habitudes à la maison d'attendre pour manger, il fallait qu'elle se réhabitue à la vie en collectivité à poudlard...

Manque de chance, la directrice avait deux mots à leur dire avant qu'ils ne puissent entamer le succulent -Malory devait bien le reconnaitre- repas de la rentrée. Malory n'écoutait toujours que d'une oreille, comme bien souvent en cours, mais elle aurait pu répéter au mot près tout ce qu'elle entendait. Elle s'amusait à dessiner des cercles imaginaires sur la table avec son couteau, en signe d'agacement. 2 annonces de la plus haute importance, et bien voyons... Quoi encore? La forêt interdite est interdite ou... il n'est pas autorisé aux élèves de vagabonder la nuit dans le château... Imaginez quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle entendit McGonagall parler de certains élèves qui allaient quitter le château. Elle ne compris pas tout de suite, mais les simples mots « tournoi des 3 sorciers » répondirent déjà à pas mal de ses questions. Malory ferma la bouche, car elle venait de se rendre compte que celle-ci était restée ouverte à la nouvelle. Après s'être assurée que personne ne l'avait remarqué dans cette stupide expression béate -ce qui était le cas car les élèves étaient tous tournés vers McGonagall- elle écouta cette fois attentivement la directrice, avec un intérêt non dissimulé. Pour une fois qu'elle avait quelque chose d'intéressant à dire celle là !

Les élèves de plus de 16 ans, comme elle, n'avaient pas besoin d'un parrain. Malory ne pu empêcher qu'un sourire narquois viennent se former au coin de ses douces lèves. Avec cette simple petite information, elle allait pouvoir en narguer plus d'un, même si pour l'instant, il n'était pas question qu'elle s'inscrive. Il fallait qu'elle y réfléchisse avant tout, et qu'on la supplie maintes fois. Elle n'était pas du genre à prendre des décisions à la légère, et foncer dans le tas comme ces stupides gryffondors -excepté son frère bien sur, la famille, c'est sacré. De plus, le tournoi avait déjà fait des morts. Risquer sa vie pour un simple jeu n'était pas très attrayant, mais bon, il y avait la gloire au bout du chemin, et cela l'attirait malgré elle... De plus, un petit tour à Dumstrang était loin de lui déplaire. Non seulement, il y aurait peut-être des garçons intéressants, mais en plus, elle verrait leur façon d'enseigner la magie dans leur école. Arrête toi là Malory, tu penses En tout cas, les autres élèves étaient surexcités à cette annonce, et pour ceux qui ne l'étaient pas encore, la 2° nouvelle était là pour eux. Une chose à laquelle ils ne pourraient échapper même en restant bien cloitré à poudlard: le bal des fantômes. Si la première nouvelle avait excité la verte et argent, celle-ci ne l'avait que refroidie. Brr. Malory n'affectionnait pas particulièrement ces morts qui avaient choisis d'errer dans le monde des sorciers a tout jamais. La serpentard se demandait si les élèves qui participaient au tournois des trois sorciers reviendraient pour ce bal ou non. Et comment allaient-ils suivre leurs études?

Finis les questions, le repas venait d'apparaître dans leur assiettes, et quel repas ! La jeune fille se servit de mets savoureux, et après s'être quelque peu rassasiée tout en écoutant les réactions à chauds de ses condisciples environnants, c'est à dire ceux des années les plus avancées, une question vint lui turlupiner l'esprit. Qu'en était-il des jeunes serpentards qu'elle ne pouvait entendre? Et plus particulièrement des Templeton... Malory craignait de connaître suffisamment bien ses cousins pour savoir leur réponse. Elle fit une boule dans ses mains avec la mie de son morceau de pain, et l'envoya tout droit sur Ethan, son cousin le plus accessible d'où elle était. Geste qui était très mal élevé venant de sa part, mais à poudlard, Malory s'offrait quelques petites enfreintes à la politesse et aux bonnes manières -ce qu'elle aurait jugé honteux et déplacé venant d'un autre, surtout si elle avait été la cible, mais entre cousins, ce n'était pas les mêmes relations. Ainsi, si Ethan l'aurait accosté de la sorte, elle n'en aurait pas fait un drame, enfin, tout dépendait bien sur de l'endroit où atterrissait le projectile.

* Yes ! En plein dans le mil ! Je devrais m'inscrire au quidditch cette année... *

Pensa t-elle avec fierté alors qu'Ethan venait de recevoir son missile. Autant, la verte et argent savait se faire discrète lorsqu'elle le voulait, mais autant, elle pouvait être totalement extravertie et se faire remarquer. Elle cria distinctement à l'adresse d' Ethan:

«  Hey ! Cousin !! Tu penses trop fort !! J'parie que t'es déjà en train de te chercher une nounou... Heu, un parrain j'veux dire ! »

Elle lui adressa un grand sourire pour le narguer. Ce n'était pas son cas bien sur, elle avait eu ses 16 ans au mois de mai dernier, alors que son cousin n'en avait que 13, c'était bien sur ce qu'elle voulait lui faire entendre, histoire de le taquiner un peu comme elle savait si bien le faire. Elle avait volontairement provoqué un lapsus, mais c'était révélateur disait-on. Malory n'aurait pas supporté, pour sa part, d'avoir quelqu'un sur le dos pour le tournoi. Ce simple détail lui aurait suffit pour ne pas s'inscrire, si elle n'avait pas 16 ans. En même temps, elle faisait savoir à Ethan qu'elle savait d'avance que ses intentions étaient de s'inscrire à ce tournois, et qu'elle voyait bien son excitation, car elle la ressentait elle aussi. Enfin des événements intéressants en perspective !!! D'une certaine façon, elle approuvait cette décision. Si un élève de poudlard devait représenter l'école et connaître la gloire, il était impensable pour elle que ce ne soit pas un serpentard. Et raison de plus de se réjouir si le gagnant était, par dessus le marché, un Templeton. Il n'y avait donc absolument rien de méchant dans ses paroles, bien au contraire.


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A la réception de sa lettre de Poudlard cet été, Jason avait découvert, accompagnant sa liste de fourniture, un petit badge en forme de P, un petit badge qui avait longtemps orné la robe de sorcier de Carter Lane, ancien préfet de Serdaigle mais aussi préfet en chef. Seulement voilà, Lane avait terminé sa septième année et il avait à présent quitté Poudlard. Le jeune homme avait donc logiquement été choisi pour lui succéder, et il comptait bien être à sa hauteur. Pour sa première journée en tant que nouveau préfet il s'était habillé comme jamais, jamais il n'avait été aussi présentable, pas de cravate qui part en vrille, pas de chemise tâchée, il était nickel.

Le sixième année était ainsi assis à la table des Aigles aux côtés de son homologue féminine aussi froide que les glaces polaires pour le banquet de début d'année, surveillant d'un regard assuré ses camarades. Pour l'instant, la Grande Salle résonnait encore des murmures ou des hurlements chacun son style des conversations mais bientôt ils prendraient fin pour laisser place au calme annonçant le début du discours de la directrice de Poudlard. Il jeta un œil à sa ‘collègue’ et se décida à alimenter la conversation qui pour l'instant s'était avérée profondément ... Inexistante. Alors, prête pour cette nouvelle année Alice ? Et il mourut foudroyé sur place. demanda-t-il en lui adressant un sourire chaleureux. La réputation de la Serdaigle en tant que préfète la plus austère depuis dix décennies ne l'inquiétait nullement, il n'était pas du genre à se baser sur des préjugés, et puis surtout ils allaient devoir bosser ensemble pendant une voire deux années entières, alors autant partir sur de bonnes bases. Il n'avait pratiquement jamais eu l'occasion de s'adresser à elle par le passé, donc il n'était pas en mesure de juger si elle était vraiment aussi spéciale qu'on le disait.

Mais les réflexions du Serdaigle furent rapidement interrompues par l'arrivée près du pupitre de Minerva McGonagall, directrice de Poudlard. Aussitôt, toutes les voix se turent, et il tourna un regard intéressé vers la directrice. Bon, le discours de début d'année n'était jamais bien passionnant, mais il se targuait de toujours le suivre avec attention, ou du moins de faire comme si et c'était déjà tout aussi bien. Se tenant bien droit, les yeux grands ouverts, il se concentra sur ce qu'était occupée à dire McGonagall. Le début ne changeait en rien des années précédentes, elle parla de la répartition, mais l'attention de l'Aigle fut surtout attirée par la fin de sa phrase. Une nouvelle des plus importantes ? Comment ça ? D'ailleurs, en tant que préfet n'était-il pas censé être au courant ? Trois secondes plus tard, la nouvelle tant attendue fut révélée à l'ensemble des élèves de Poudlard qui se regardèrent alors avec des regards plus que médusés. Jason ne put dès lors s'intéresser au reste du discours tant l'idée d'un nouveau Tournoi des Trois Sorciers l'étonnait, mais surtout l'intéressait.

Jamais il n'aurait pensé qu'une chose pareille se produirait à nouveau, un Tournoi, et pas n'importe où, mais à Durmstrang. C'était juste génial, il ne trouvait pas d'autre mot. Oui, il savait parfaitement à quel point c'était dangereux, non, il n'était pas stupide au point de penser que ça serait du gâteau mais ... Mais ça restait très tentant malgré tout. Et c'est là qu'il décrocha totalement. Il s'imaginait gagnant le Tournoi, et ce au nom de sa maison d'abord, mais aussi de son école. Défendre les couleurs de Poudlard, triompher, se surpasser. C'était l'occasion idéale de montrer de quoi il était capable. Il faudrait qu'il s'entraine comme jamais bien entendu -si jamais il était choisi- et qu'il étudie peut-être même des sorts du niveau de septième année, mais malgré tout il ne pouvait empêcher une certaine fébrilité de s'emparer de lui. Aucun doute, il tenterait sa chance.

Mais l'attention du Bleu et Bronze fut brusquement attirée par la vision d'une élève de Gryffondor assise deux tables plus loin, droit dans son champ de vision. Jenna. Et il se souvint de la promesse qu'il s'était faite, maintenant qu'il savait tout, il fallait qu'il lui parle. Il ne savait pas si elle était au courant de son côté, sans doute pas, et si oui peut-être n'osait-elle pas s'adresser à lui, ou bien elle n'en avait juste pas envie. Il éloigna cette pensée de son esprit, et même si ça s'avérait être le cas, eh bien tant pis, mais si elle était vraiment sa demi-sœur -et il savait à présent que c'était le cas- alors il se devait d'essayer d'entrer en contact avec elle, elle faisait partie de sa famille. Il remarqua que la jeune fille semblait assez renfrognée, ou gênée, difficile à dire de là où il était, mais en tout cas, elle n'avait pas l'air joyeuse. D'ailleurs, la plupart des fois où il l'avait aperçue elle avait plutôt l'air morose. Comme on dit, on choisit pas sa famille hein, et sa ‘sœur’ à lui avait l'air assez spéciale dans son genre.

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Myrielle haussa les épaules d’un air ennuyé. Son été avait été solitaire et cauchemardesque. Pas franchement horrible mais plus le temps passait, plus Myrielle supportait mal de vivre chez elle, exclue du monde des sorciers. Son frère, Nathan, travaillait maintenant alors à part lors des entraînements, il n’avait pas de temps pour elle. Son elfe de maison était amusante et toujours prête à lui rendre service mais elle n’était qu’une elfe obéissante, elle manquait de… comment dire ? De réparti, voilà, c’était ça. Quant à ses parents, toujours aussi amoureux, ils se moquaient bien de leur fille. Enfin, c’était un peu méchant peut-être de penser ça, bien sûr, ils avaient fait venir un médecin comme à chaque passage chez elle, pour veiller sur ses blessures anciennes et douloureuses… mais elle n’arrivait pas à se sentir vraiment « choyée », elle se sentait seulement de trop et incroyablement seule.

« Disons que c’était comme d’habitude. Entraînement aux armes blanches, mesures pour de nouvelles robes… Un peu ennuyeux entre nous. » Heureusement, les cours de danse de salon avec Justin avaient un peu sauvé son été ! Elle jugea bon d’ajouter d’ailleurs « Enfin, quand j’étais avec Justin ou Perle ça allait quand même. » Parce qu’il faut rendre à césar ce qui appartient à césar et sans ses amis, elle serait peut-être devenue complètement folle ! C’était étrange dans la mesure où quand elle était plus jeune, elle restait toute l’année dans la demeure Symphonie sans que cela la dérange outre mesure, mais, depuis qu’elle avait connu Poudlard et son remue ménage perpétuel, le silence de la grande demeure vide était intolérables. Presque autant que son reflet dans le miroir lorsque son elfe délaçait son corset et qu’elle la voyait.


Elle n’avait ressenti qu’une douleur fugace mais violente. Peu à peu, elle sombrait dans l’inconscience. Elle avait froid. Le carrelage était dur et l’eau continuait de couler dans la baignoire, c’était encore le seul bruit qu’elle entendait. L’eau coulait. La baignoire allait déborder sans qu’elle ne puisse rien y faire. Tout était noir et glacé… Puis, elle entendit un cri qui coupa le son régulier de l’eau en train de s’échapper de la vasque de marbre. Des mains chaudes se posèrent sur elle mais bien qu’elle les sente, elle ne réussit pas à se sortir de sa torpeur.

« Ne la retire pas ! ça la tuerait. » La voix de son père, angoissée. Les mains de sa mère, les larmes de son frère. Si seulement elle pouvait simplement leur dire qu’elle n’avait plus mal. Ils étaient tous là alors qu’ils l’avaient laissée seule si longtemps. Elle n’était plus si triste finalement. *Justin…* Pensa-t-elle, mais son ami n’était pas là, il était resté à Poudlard pour ces vacances de Printemps. Elle ne pouvait pas mourir, il ne s’en remettrait pas alors qu’il avait perdu ses parents et qu’il avait déjà du mal à s’attacher.

Si elle s’en sortait, elle n’en parlerait pas, à personne, jamais.

Tandis que les souvenirs affluaient de son cauchemar personnel, elle pâlit et posa la main sur son ventre. Elle se reprit rapidement et son regard, qu’elle avait baissé sans y penser comme pour cacher l’expression de ses yeux clairs, se releva vers Ethan. Mieux valait ne pas trop s’étendre sur sa solitude de l’été, ça ne faisait que raviver sa douleur morale et physique. « Tu sais, je pense que je vais aller à Durmstrang moi aussi. » Voilà, ça au moins, ça devrait plus intéresser Ethan, et peut-être aussi sa cousine qui le charriait.

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La douleur de Myrielle ne faisait que s’aggraver et elle, déjà si pâle, paraissait encore plus blanche qu’à son habitude. Elle écoutait néanmoins Ethan qui (au moins pour le moment) ne s’était rendu compte de rien et mis la main sur sa cicatrice, quand elle la retira, elle était rouge de sang. Cela arrivait malheureusement parfois car si cette blessure ne l’avait pas tué, elle s’était très mal guérie. Quelle honte pour elle tout de même de ne pas avoir senti venir l’adversaire… cela faisait cinq mois que cela avait eut lieu et elle ne s’en remettait toujours pas. Oui, la honte était encore pire que la douleur car comme la plupart des camarades de sa maison, l’honneur était pour Myrielle vraiment important.


Elle était en train de faire couler l’eau de son bain. Elle adorait le son de l’eau se déversant régulièrement dans la baignoire, un léger clapoti rassurant, qui semblait combler sa solitude et le silence de la grande maison. Elle ne savait pas pourquoi elle était rentrée chez elle pour les vacances, elle aurait tout aussi bien fait de rester à Poudlard.

Serrant bien fort sa serviette blanche autour de sa silhouette fine, elle n’entendit pas son assaillant arriver par transplanage. Le « plop » si singulier était caché par le bruit de l’eau justement et de la musique que jouait son elfe dans la pièce à côté pour le bon plaisir de sa maîtresse. Ensuite, il y eut un cri, le sien, il avait suivi la douleur à moins qu’il n’ait été simultané ? En tout cas, on l’avait attaqué par derrière, et elle, une Symphonie, n’avait pas entendu ni senti l’ennemi arrivé.

« Excuse moi Ethan, me donnerais-tu l’autorisation de m’en aller s’il te plaît ? C’est une urgence. » Elle n’avait pas très envie de lui donner des explications mais elle pouvait très bien saigner pour une raison x ou y. Oui, elle n’avait pas besoin de tout dire. Elle montra discrètement le sang sur sa main au préfet avant de la remettre sous la table attendant son autorisation pour quitter la grande salle et aller se réfugier dans un coin – puisqu’elle n’avait pas le nouveau mot de passe de la salle commune – pour refaire ses bandages. Elle se doutait que ça allait craquer, elle n’avait pas passée une bonne nuit et puis ça la tirait. C’était une blessure faite avec une arme magique, elle ne savait pas pourquoi exactement mais en tout cas, il arrivait que de temps en temps, ça fasse comme aujourd’hui. Mais les blessures et la douleur quand on est né dans une famille de combattants, on connaît, elle ne les craignait que dans une certaine mesure (elle était encore jeune, pas toujours aussi rationnelle et courageuse qu’elle voudrait le faire croire) et elle savait très bien comment arranger les choses, elle avait juste besoin d’être seule pour se remettre tranquillement de tout ceci et serrer un peu plus les bandes de tissus blancs qui se cachaient sous ses corsets et qui lui servaient aussi à ne pas voir sans cesse cette cicatrice, marque de son infamie et de sa douleur. En tout cas, il ne fallait absolument pas que Justin voit ça, elle devait donc partir très vite avant qu’il ne la trouve suspecte de là où il était. A moins que ce ne soit quelqu'un d'autre qui ne le remarque ?

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Malory venait, lui aussi, Myrielle aussi. C'était clair, cette année, ce serait Serpentard qui porterait les couleurs de l'école. Il n'y avait plus aucun doute, en particulier pour Ethan, qui se voyait déjà grand champion de Poudlard. Ah la la, la classe internationale quand même, ce serait, quand il serait champion ! Il pourrait bien se le péter après ça, c'était clair ! Préfet et champion de Poudlard la même année, ça allait en faire baver plus d'un, et surtout plus d'une.

Trop heureux pour remarquer ce qui arrivait à Myrielle, Ethan fut toutefois tiré de ses pensées par la Serpentard qui venait de lui demander la permission de quitter la table. What ? Déjà ? Mais qu'allait dire la mère McGo si elle la voyait partir ? Peut être qu'elle ne le remarquerait pas, certes, ou peut être qu'elle le verrait mais qu'elle croirait Myrielle partie aux toilettes ou ailleurs. En attendant, Ethan lui, ne voyait pas d'objection à ce que la jeune fille quitte la table.

C'est alors qu'il vit la main de la verte et argent, rouge. Non pas verte, la main, hein, ni argent, mais bel et bien rouge. Rouge de sang, comme on le voyait dans les films ce qui fit frissoner Ethan, se demandant bien ce qui pouvait arriver à Myrielle. C'était quoi ce truc, ça lui arrivait souvent ou quoi ? Manifestement tracassé, les sourcils froncés, Ethan répondit :

« Euh, oui, bien sûr... Tu, tu veux que je t'accompagne ? »

On ne savait jamais, elle avait peut être besoin d'aide, même si Ethan était assez géné par la situation. Ça se voyait, certes, et le préfet ne savait pas trop quoi faire de plus. Proposer son aide était le minimum, fallait il encore que Myrielle accepte.

Ethan aurait aussi pu demander ce qui arrivait à Myrielle, mais d'un c'était indiscret et de deux Myrielle n'avait peut être pas envie d'en parler, en particulier dans la grande salle. C'était même carrément à parier et Ethan n'était pas d'humeur à tenter le diable. D'un parce qu'il connaissait Myrielle et de deux parce que mine de rien, ça le stressait un peu.

Ethan jeta un coup d'oeil à la table des professeurs et apperçut la mère McGo qui courait vers lui, une vision d'horreur peu commune, lui occasionnant un infarctus rapide et sans douleur pour voir si personne n'avait remarqué que Myrielle se levait et une fois rassuré de ce côté là, regarda Myrielle partir. Elle ne lui avait pas encore dit s'il devait ou pas l'accompagner, mais Ethan ne se fit pas d'idées...[justify]

« Non, merci. » Répondit-elle d’un ton plus sec qu’elle ne l’aurait voulu. Elle se leva rapidement et rassembla ses affaires. Elle avait mal mais la douleur était encore supportable, le corset servant de gaine et empêchant la cicatrice de s’ouvrir un peu plus. Si jamais ça devenait trop grave, la jeune Serpentard songeait très sérieusement à aller voir l’infirmière pour se faire soigner. Bien sûr, si elle pouvait éviter (pour « l’honneur ») ce serait nettement mieux, mais elle ne pouvait pas tout gérer seule à son âge. Ici, elle n’avait pas son elfe de maison pour veiller sur elle. C’était fort regrettable d’ailleurs, car personne ne savait aussi bien lacer les corsets qu’elle.

« Invente un bobard si on te pose des questions. » Elle regarda autour d’elle et se leva quand elle fut à peu près sûre que personne ne la regardait. Elle marcha ensuite le plus vite qu’elle pût vers la sortie. Arrivée à la porte, elle se retourna et fit un petit signe à Ethan. Elle avait hésité mais ça n’avait duré que quelques secondes, elle n’avait pas envie de s’embêter à faire dans le social alors qu’elle saignait, mais en même temps, la politesse était une des bases de son éducation. Ok, ça ne l’empêchait pas d’être méchante parfois, mais quand même… ce n’était pas son genre de partir comme ça sans se retourner. Bref, elle s’était donc retournée mais ça avait été furtif, juste le temps de capter son regard et de s’éloigner pour de bon direction les toilettes. Elle devait absolument refaire ses bandages avant de ne plus pouvoir maîtriser la situation. Elle s’en voulait tellement pour cette blessure, elle avait honte… et puis, elle savait que ça avait mis sa famille sans dessus dessous. Elle faisait bien de partir pour Durmstrang prochainement parce que ça allait être compliqué pour les Symphonies maintenant. Ils étaient restés tranquilles pendant des années mais on s’était attaqué à leur fille, il y aurait forcément vengeance. Même si ces traditions étaient maintenant obsolètes, la famille de Myrielle pratiquait les arts de la mort, ce n’était pas exactement ceux à qui il faisait bon se frotter.

La rouquine arriva aux toilettes et soupira en regardant son reflet, encore plus pâle que d’habitude. Elle n’était pourtant pas un modèle de couleur. En effet, Myrielle avait ce qu’on pouvait appeler un teint de porcelaine, uniformément blanc avec juste une légère teinte de rose aux pommettes. Mais là, ça ne faisait pas joli et poétique comme d’habitude, ça faisait juste… bah malade. Délassant son corset, elle le défit pour mieux s’occuper de ses bandes bonnes à jeter. Elle regarda la plaie faites par une arme magique qui empêchait la cicatrisation complète. Des larmes lui piquèrent les yeux, des larmes de honte…

Un jour, elle retrouverait celui qui lui avait fait ça, et elle le tuerait de ses propres mains. En cette soirée de rentrée, dans l’obscurité de toilettes désertes, Myrielle Symphonie se fit cette promesse… tout en se sentant plus seule que jamais.

{Terminé pour Myrielle}