Round 1 : Team Red vs Team Green [PV]

Une journée de plus dans la peau de Jenna Kingston, adolescente de quinze ans déjà, pas bien grande pour son âge, pathologiquement maladroite et optionnellement sorcière en phase de rejoindre le cercle très privé des dangers publics irrécupérables. Pourquoi Merlin, pourquoi avait-il fallu que cette fichue nouvelle élève rencontre sa route au début du banquet ? C'était bien connu qu'il fallait libérer les allées lorsque Jenna passait pourtant ! Oui bon, peut-être que ça n'avait pas été annoncé officiellement... Mais la majorité des élèves de Gryffondor le savaient ! Cela dit, si elle était nouvelle... Oui forcément. Au moins elle pouvait en conclure que sa réputation ne la précédait pas jusqu'en France ! Ce serait au moins un bon point à tirer de cette fâcheuse rencontre. Et une ennemie pour la vie, une ! Si cette fille n'avait pas été aussi grincheuse aussi... Dit la grincheuse en chef.

Quoiqu'il en soit, même si cet incident avait trotté quelques temps dans la tête de la blondinette, elle avait très rapidement eu d'autres sujets de préoccupation. Comme le fait qu'elle passerait ses BUSEs en fin d'année, entre autres. Mais bon, ce n'était pas comme si c'était un évènement capital, dont le résultat influerait sur toute son existence de minuscule cafard et dont les conséquences dépassaient l'entendement, hein ? Pourquoi s'inquiétait-elle de toute façon ? Avec son don elle allait réussir à s'ouvrir le doigt en plein examen d'Histoire de la magie et provoquer une hémorragie telle qu'on devrait l'évacuer sur le champ. Seul domaine où elle avait miraculeusement à rester indemne jusqu'à maintenant ? Contre toute attente, le Quidditch, qui était justement le sujet dont était en train de lui parler Noah, tandis qu'ils se rendaient sans se presser à la Volière. Méditant les paroles de son ami, l'image d'un petit brun maigrichon aux lunettes rafistolées lui traversa l'esprit. « Fais gaffe, à la façon dont tu formules ça, on pourrait croire que tu ne tiens à ce qu'il reste en vie que pour ses performances sportives... » commenta-t-elle non sans amusement, tant les paroles du blond lui semblaient faire écho à celles d'Olivier Dubois quelques jours plus tôt. Le pauvre garçon était comme obsédé par le Quidditch, à tel point qu'elle croyait parfois voir une lueur de démence briller dans ses yeux lorsqu'il parlait de l'équipe.

Harry Potter était doué, cela allait sans dire, Jenna pouvait en attester puisqu'elle l'avait vu participer à l'entraînement de ses propres yeux. Mais au-delà de ses prouesses, il restait quand même le Survivant, et le sujet de son arrivée à Poudlard avait nourri les discussions pendant de longues semaines. De son côté, même si elle restait intriguée par les circonstances de la mort de Vous-Savez-Qui, Jenna ne portait pas d'attention particulière au gringalet. Tant qu'il évitait de se trouver sur son chemin lorsqu'il ne fallait pas, ils étaient en bons termes. Comprendre que le Survivant ne récupèrerait pas de nouvelle cicatrice en tombant accidentellement de la tour de Gryffondor, pour l'instant. Lorsque Noah lui parla des Weasley, un sourire vînt étirer les lèvres de la jeune fille, alors qu'elle hochait la tête en signe de dénégation, toujours impressionnée par l'espoir sans faille du blond. « Ça m'étonnerait Noah, ces gosses sont plus hyperactifs qu'une meute de Lutins de Cornouailles, et c'est peu de le dire. Sans compter qu'ils ont la détermination en plus. Mais t'inquiètes pas, je sens que tu as un don pour ce qui est de réchauffer le banc de touche, on ne peut pas passer à côté. » se moqua-t-elle gentiment. En vérité, elle était elle-même dans le même cas alors il n'y avait pas exactement de quoi rire ! Sauf que si Jenna avait postulé au poste de batteuse, c'était seulement parce qu'on lui avait conseillé de se trouver une activité lui permettant de se défouler. Apparemment, terrifier les petits premières années n'en étant pas une.

Et alors que tout semblait aller pour le mieux, il fallut que les deux jeunes gens viennent à croiser cette pimbêche de Yelena Severinov. La jeune fille était en compagnie d'une élève de Serpentard de la même année que Jenna, Raphaëlle Marshall contre qui la blonde ne portait pas de grief particulier. Yelena en revanche... Moins elle la croisait, mieux elle se portait. A peine Noah lui avait-il fait remarquer la présence des deux Vipères que le visage de la blonde se rembrunit. « Fantastique. » Peu désireuse de se lancer dans un interminable échange de politesses, elle se tut, ses lèvres ne formant plus qu'une fine ligne alors qu'elle lançait un regard indifférent à son aînée. Plus amical, tu meurs !

Il était une fois, une magnifique petite poupée ne nationalité russe. Gracieuse, elle possédait un visage doux, des enfantins et de magnifiques prunelles d’un bleu pâle qui savait s’intensifier, jusqu’à devenir des plus électrisant. Cette demoiselle, âgée de 16 belles années à présent, paraissait souvent plus jeune que son âge. Cela était sans nul doute dû au fait qu’elle était souvent maquillée de façon naturelle, gardant l’outrageant pour quelques petites occasions. De plus, elle était assez petite, de taille, par rapport à la moyenne. Et puis c’était, plus que tout, cette façon d’être… une attitude à la fois gracieuse et innocente, un regard rempli de tendresse et de compassion… Mais attention, mieux valait ne jamais succomber à ses charmes, car elle n’était pas une vipère pour rien. Particulièrement venimeuse, elle savait frapper où ça faisait mal, et avec une telle aisance qu’elle en devenait particulièrement détestable, pour quiconque ayant subi ses fourbes attaques.

Si, en effet, une chose était plus que sûre, concernant Yelena Severinov, c’est que cette jeune sorcière était une sacrée comédienne doublée d’une charmeuse hors paire. Il lui suffisait, souvent, de battre des cils et d’arborer la moue idéale pour obtenir ce que bon lui semblait. Dotée d’un charisme sans égal, elle savait manipuler les gens et était particulièrement sournoise dans son genre… Aussi, se fier aux apparences était sans conteste, la première erreur à ne jamais commettre face à cette jeune sorcière de l’est.

La blondinette rejoignait la Grande salle, avec sa meilleure amie : Raphaëlle Marshal. Cette dernière, d’un an sa cadette était elle aussi une vipère, et, surtout, une sang pur. Car si pour la belle demoiselle, une chose comptait plus que tout (avant même la maison de répartition, oui oui !) c’était bien la pureté du sang, critère particulièrement essentiel, dans la vie de tout sorcier qui se respecte ! Lena était une demoiselle qui avait été élevée par la vielle école. Très portée sur les manières, elle était l’incarnation de la jeune fille du vingtième siècle. Le sang était la valeur la plus importante, ensuite, venait la place du mari (et père) dans la famille. Il était celui qui prenait les décisions et elle devait s’y plier sans jamais rechigner. Depuis plusieurs années, déjà, on lui avait trouvé un futur époux et l’idée d’en trouver un par elle-même (ou plus simplement, juste un petit ami) n’avait absolument jamais traversé l’esprit de la Vipère, et ce, tout simplement parce que ce n’était pas inscrit dans son mode de vie… Jamais cette idée n’aurait pu naître en elle, suite à l’éducation qu’elle avait reçue, au manoir familial.

Droite, elle était une jeune fille particulièrement lisse. Tout se devait d’être absolument parfait, et ce, de façon continue, chez elle. Que ce soit sa chemise, forcément bien repassée, sa jupe, sans poils de chats (elle avait un persan, mais ce dernier n’avait le droit de monter sur ses genoux que lorsqu’elle avait placé une petite couverture sur ses genoux pour qu’il puisse s’installer sans faire de sa jupe un bout de tissus immettable.). Son attitude, son comportement, elle ne commettait jamais la moindre bavure. Evidemment, elle jouait de mauvais tours à d’autres élèves (puisqu’il a été établi au préalable que derrière son physique de poupée se cachait une sale peste manipulatrice), mais elle faisait toujours ça avec beaucoup de discrétion, de sorte qu’on n’ait jamais aucune preuve de ses actes (aussi répressibles soient-ils…).

Les deux jeunes filles se connaissaient depuis qu’elles étaient toutes petites (enfin, en tout cas, depuis qu’elles étaient en âge d’être présenter à la haute société sorcière…). Aussi avaient-elles, toutes deux, déjà tissé des liens, lors des réceptions qu’elles avaient eu en commun, dans leur enfance. De toute l’école, après son propre frère, évidemment, Raphaëlle était la personne que la Russe connaissait depuis le plus longtemps. Pourtant, si l’on devait établir une échelle relationnelle, Judicaël Lancaster passait légèrement avant Raphaëlle, sans doute parce que cette dernière était arrivée à Poudlard un an après la Russe et le sus-cité…

« Dis moi, Raphaëlle, comptes-tu rester à Poudlard pour les fêtes de Noël cette année ? »

La question sous entendait une invitation, évidemment… Aussi, la jeune Vipère reprit avec un petit sourire (on ne peut plus enchanté et aucunement feint *pour une fois !*) :

« Parce que nous donnons un bal, au manoir, et j’aurais beaucoup aimé que tu te joignes à la fête… Je compte demander à Gabriel aussi, ainsi qu’à Jude… »

La petite demoiselle avait déjà ses projets pour cette fête de Noël, et tout se devait être absolument parfait, aussi, la présence des sangs purs qu’elle préférait, de l’école, était considérée comme étant indispensable. Ses pas résonnant sur les dalles du château, la Russe se déplaçait avec grâce, se tenant parfaitement droite, comme toujours, et arborant une mine boudeuse (signe qu’elle tentait de faire un brin de charme à sa meilleure amie *sauf que dans ce cas là, elle ne tentait nulle manipulation, mais jouait-elle plutôt ce jeu, pour plaisanter (sachant fort bien que la réponse de la belle brune ne dépendrait pas des grimaces que pourrait arborait la Russe)*). C’est alors qu’une blague vaseuse atteignit les oreilles de la Sang Pur qui perdit son expression amicale pour la rendre glaciale, posant des prunelles électriques sur les deux Lionceaux qui s’étaient aventurés sur sa trajectoire gogo gadjet au buldozer !. Haussant un sourcil, la blonde se contenta de toiser les deux imbéciles heureux avec sarcasme, laissant un sourire ravageur (et incroyablement sadique) étirer très légèrement ses lippes :

« Tu as raison de te méfier, Gamin… On n’est jamais trop sûr des risques encourus, quand on s’en prend à plus fort que soit… n’est-ce pas Raphaëlle… »

Tout sourire, persuadée de sa supériorité, la jeune vipère ne prenait pas de gants pour s’adresser à ces gosses qu’elle jugeait sans intérêt et particulièrement immatures.